Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Pensées du jour
18 avril 2011

Le travail

Oh oui, je sais, ça fait un moment...

Figurez vous qu'à peine 15 jours de chômage et me voici repartis vers de nouvelles aventures depuis le 14 février. Service production dans une agence de voyage, c'est beau !

Mais la lune de miel n'a pas duré. Je me suis très (trop) vite aperçu que cette boite, c'est délicat d'y travailler.

J'ai d'abord découvert comment ça marche le harcèlement psychologique au travail :

1. prenez des personnes de différentes catégories : une jeune diplomé qui n'a travaillé que dans cette boite, une femme d'une 30ène d'année qui perd souvent son boulot et un vieux routard, proche de la retraite (déjà tous dans la boite à mon arrivée).

2. Rajouter 2 boss particulièrement imbus de leur personne, à qui personne n'a semble-t-il jamais résisté.

3. Faites comprendre clairement qu'ici les heures supp, c'est normal et que les vacances, on les vend on les prend pas.

4. Impliquer à chaque petite bétise toute la boite par mail, toujours par mail. Bravo M. tu as encore loupé une vente. R. tu as fait perdre de l'argent à la boite.

5. Faites payer ces petites bétises en monnaie ou en nature (R. tu es à l'amende, tu feras à manger pour toute la boite)

6. Saupoudrez le tout avec un boss à 300km complètement parano et qui vous fait la gueule de temps à autre pendant 2 jours (mais pourquoi ?)

7. Enfin, il y a eu l'histoire des samedis et des heures supp : au départ, c'était 14 samedis par an puis, tout naturellement, c'est devenu, 1 samedi / 2. Quand à 18h30 je quitte le boulot, on me dit "ah, tu pars déjà" ? (oui bein j'ai déjà fait 30 min d'heures supp, mais ça c'est rien mes collègues ne quittent jamais avant 19h15). (calculez au minimum 1/2 h par jour X 5jours X 48 semaines = 120 heures supp par an soit : 3 semaines de boulot gratos !!)

J'ai également découvert que le harcèlement dit sexuel peut être insidieux et non compris par tous. Bizarrement, ce sont surtout les hommes qui n'y voient pas de mal.

Notez tout de même que j'ai une voix au téléphone digne à "ouvrir un téléphone rose"; que je n'ai pas encore le droit de "jouer avec ma souris, ça sera pour plus tard" (mon boss alors que je prenais la main sur son écran); que si "une fille ne met pas de juppe, c'est un travelo" et que si j'utilise mon expression favorite (100 balles et 1 mars) elle est forcément suivie de la réflexion : "100 balles, un mars et une pipe". Notez également que je "dois bien aimer les hommes, j'ai le physique pour".

(et j'en passe).

Je croyais, pendant un certain moment que ce n'était pas grave, que ce n'était que des plaisanteries, qu'il fallait que je fasse avec.  Je n'osais tout de même pas en parler, je pensais que je "fabulais" que j'en rajoutais.

Et puis, un mois après que j'ai commencé, nous avons également eu une nouvelle collègue. Elle mettait des jupes et se faisait reluquer dès que possible. Alors que je me faisais traiter de syndicaliste parce que j'ouvrais un peu trop mon clapet, S. a craqué un soir dans la voiture au bout de 2 semaines en me disant qu'elle n'en pouvait plus.


J'ai alors découvert que je n'étais pas folle, que ce n'était pas moi qui fabulait mais qu'il y a bien un problème dans cette boite.

Alors, je l'ai quitté, demain mardi est mon dernier jour.

Je suis partie comme une voleuse, je n'ai pas dit pourquoi, j'ai juste demandé à être licencié : arrêt de la période d'essai.

J'ai un peu honte, même carrément. Je pars sans dire pourquoi, sans dire que ce sont (pardon) des sales cons.

Demain, je suis délivrée de ce cauchemar. Je sais maintenant ce que c'est que d'aller la boule au ventre en allant le matin au boulot, je sais ce que c'est que d'avoir peur de mal faire un truc de peur de se voir engueuler et ridiculisé devant tout le monde. Je sais, malheureusement, ce que c'est qu'être une fille avec des boss hommes. (Heureusement tous ne sont pas comme ça).

On ne m'y prendra plus....

Publicité
Commentaires
Publicité